Notre itinéraire, à la base, prévoyait de s’arrêter à Cairns, mais il suffira d’une rencontre pour pousser la route un peu plus au nord jusqu’à Cooktown. Avin et Christine, le couple de Melbourne avaient surligné sur notre Atlas tous les lieux à visiter dans le nord du Queensland, dont cette route circulaire, que nous appellerons « la Boucle », qui permet de relier Cooktown à Cairns en passant par des sites à ne pas manquer. Vous découvrirez au travers de ce billet que parfois un 4×4 est indispensable pour visiter l’Australie puisque certains chemins ne sont malheureusement praticables qu’avec ce genre de véhicule.

Port Douglas : une cité balnéaire très chic

Notre itinéraire commencera par Port Douglas, petite ville charmante, caractérisée par une longue avenue de boutiques, de restaurants alléchants, de points d’informations multiples ressemblant plus à des agences de voyages qu’à des offices de tourisme, de pubs très « cosy » et une plage de 6kms. Le soleil cherche à pointer le bout de son nez mais il est encore timide. Ceci ne nous empêchera pas de faire une petite balade romantique le long de la mer. A l’extrémité nord de la plage, un petit chemin nous intrigue et nous gravissons les quelques marches pour découvrir un point de vue de toute beauté. Ici, pas de grands buildings comme sur la Gold Coast, ni de maisons huppées avec vue sur la mer, rien que la plage et la forêt sauvage.

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A l’issue de ce chemin se trouve le centre ville coloré. A la fois très chic et très calme, Port Douglas est un des nombreux sites proposant des excursions en mer pour explorer les fonds marins de la Grande Barrière de Corail. Malheureusement, même si le temps s’est amélioré ces derniers jours, il y a énormément de vent, les bateaux restent à quai, surtout qu’un cyclone menace de frapper la côte est australienne !

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Port Douglas est aussi connue pour sa magnifique petite église en bois avec son autel donnant sur la mer, « St Mary’s by the sea ». Elle a été ravagée par le cyclone Larry en 2006, puis reconstruite. Elle se nargue d’être la plus jolie église de toute l’Australie. Imaginez, il y a 2 ans d’attente pour célébrer son mariage ici !

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En fin de journée, le ciel s’est complètement dégagé pour laisser place à un magnifique soleil. Mon chéri n’a pas pu s’empêcher de reprendre quelques photos de la plage dans cette lumière nouvelle.

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Ce que nous appelons « La Boucle »

Nous longeons la côte entre mer et montagne (le nord du Queensland nous aura décidément réservé de belles surprises) pour atteindre Mossmann et enfin Daintree où nous avons la mauvaise surprise de découvrir que pour aller voir « Cape Tribulation », l’un des rares endroits au monde où la forêt tropicale rencontre la mer, il faut traverser une rivière. Et à Daintree, ils ont tout compris et font payer la traversée un prix exorbitant ! Ce sera sans nous… Nous rebroussons chemin, abandonnant l’idée d’accéder à Cape Tribulation car nous savons que par l’autre côté de la boucle, nous ne pourrons pas l’atteindre, faute d’avoir un 4x4… Nous sommes quelque peu déçus mais nous savions en achetant le van que nous ne pourrions pas tout faire…

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Nous faisons demi-tour pour atteindre Cooktown par l’intérieur des terres. Et c’est une route spectaculaire qui nous attend. Imaginez, nous sommes en pleine forêt tropicale, nous tournons à droite, et d’un coup, nous nous retrouvons en plein safari. Le paysage devient accidenté et aride, plaines et montagnes peuplées d’eucalyptus, adieu les jolis palmiers. La route est toute droite sur des dizaines de kilomètres, de nombreuses termitières sortent du sol, un kangourou traverse la route et bondit pour disparaître aussi vite qu’il est apparu. « T’as vu, t’as vu ! » et « Waouh » seront les mots que nous ne cesseront de prononcer pendant ces quelques heures de route. Pas de maisons, personne à l’horizon, nous nous sentons seuls mais tellement apaisés et éblouis.

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La route est si longue que nous serons obligés de nous arrêter dans une « Roadhouse », une station-service pour routiers où il est possible de se restaurer, de prendre une douche et de dormir. Il y en a plein dans le désert paraît-il. Elles ont l’avantage d’être moins cher que les terrains de camping, avec moins de confort certes, mais tout aussi accueillante. Nous ferons donc un plein à prix d’or (pour nous et pour le van !). Nous reprendrons ensuite la route, toujours aussi surprenante jusqu’à Cooktown. Le bétail n’est pas enfermé derrière des clôtures, il faut donc rouler prudemment. Quelques cadavres d’animaux bordent le bitume chauffé par le soleil et dans les airs, les rapaces tournent pour se nourrir de ces carcasses.

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Cooktown, la 1^ère colonie du Queensland

Un peu d’histoire… Le Capitaine James Cook est le Britannique qui a « découvert » la côte Est. Il est arrivé à Botany Bay, près de Sydney en 1770. Lorsqu’il mouilla son navire à Cooktown, il fût le 1^er européen à voir un kangourou (c’est d’ailleurs lui qui leur a donné ce nom). Willie (vous apprendrez plus tard, qui est cet adorable personnage) nous racontera qu’à son arrivée, il n’y avait aucune infrastructure, aucune route, il s’est donc dit que la terre était inhabitée et que tout était possible ici. C’est le début du conflit aborigènes-britanniques…

Parenthèse faite, parlons un peu de la ville, parce qu’elle vaut vraiment le détour. De multiples promenades sont proposées. Nous décidons donc de nous rendre au centre d’information pour prendre un plan et quelques renseignements. Sylvain avait lu dans le Lonely Planet qu’il ne fallait pas manquer le « Guurrbi Tours » de Willie Gordon. J’avoue que je n’étais pas « emballée » pour faire cette excursion, mais je me suis laissée guidée par mon chéri qui avait vraiment l’air d’avoir envie de le faire. Nous avons donc réservé notre « Serpent Rainbow Tour » pour le lendemain. En attendant, rien ne vaut une petite promenade dans le Botanic Garden du centre d’information qui nous fera rencontrer pour la première fois un kangourou avec un bébé dans la poche ! On était comme des fous. On rêvait d’en voir un, c’est chose faite !

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Cette petite promenade dans le jardin du centre d’information nous mènera tout droit à un « bushwalk » que je ne suis pas prête d’oublier… Après une longue marche dans la forêt peu rassurante (un chemin très peu balisé), nous atteignons une très belle plage nommée « Finch Bay » que nous savons infestée de crocodiles… Poupette Neuilly est de retour, je ne vous raconte pas la trouille que j’avais, surtout que Sylvain n’a rien trouvé de mieux que de me raconter ce que le manager du camping lui avait expliqué à propos des crocodiles : ils peuvent faire des bonds allant jusqu’à 10 mètres de longueur ! Ne voulant pas faire le chemin dans l’autre sens, nous avons pu reprendre un petite route désertique (j’aurai bien aimé croisé un Australien ou deux pour me rassurer) mais plus large, pour rejoindre le centre d’information où nous avions laissé notre Mimiemox Wagon.

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Remise de mes émotions, nous voilà partis en direction du phare qui nous promet un point de vue étonnant sur la ville puisqu’il se trouve en hauteur et que les habitants nous l’ont vivement recommandé. Effectivement, le point de vue est splendide mais nous aurons dû laisser notre van en plein milieu du chemin tellement nous avons eu peur pour lui. La route est vraiment mauvaise, nous l’avons mis à rude épreuve assez souvent, inutile de crever un pneu ici, ça serait dommage…

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Une petite marche le long de la Marina de Cooktown, sous un soleil mitigé nous fera le plus grand bien. Nous poursuivrons par une petite visite de la rue principale. C’est étonnant de croiser autant d’aborigènes dans une si petite ville. Et oui, nous ne sommes pas très loin de quelques grandes réserves aborigènes qui se trouvent dans la péninsule nord du Queensland. Tout le monde vit ici en parfaite harmonie, enfin presque puisque certains européens n’hésitent pas à affirmer leur racisme vis-à-vis de cette population.

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Serpent Rainbow Tour : une matinée chargée en émotion

6h30, il est l’heure de se lever pour aller faire notre excursion dans la forêt non loin de Hope Vale, le point le plus au nord que nous pourrons accéder. La route n’est pas facile, le bitume laisse place à la terre rocailleuse, mais heureusement il n’a pas trop plu ces derniers temps, nous n’aurons donc la chance de ne pas conduire dans la boue ! Arrivés à notre point de rencontre, Willie Gordon, un aborigène de la tribu des Nugal-warra nous accueille. Nous avons l’impression de rencontrer une star, car il est très célèbre dans le coin, tout le monde nous en a parlé. L’homme s’avère être très sympathique, il fait connaissance avec nous, nous attendons un couple de néo-zélandais.

Tout au long de cette journée, Willie nous emmène au travers d’un décor jonché de roches noires et d’une flore abondante pour nous faire partager son histoire, sa passion, la spiritualité de son peuple, son savoir sur la nature. Nous avons passé un moment que je n’oublierai jamais et je ne regrette absolument pas avoir écouté Sylvain pour cette excursion. Il est entré dans nos vies, a lu en nous comme dans un livre. Nous avons eu l’impression que son ultime but est de nous faire prendre conscience combien la vie est un cadeau.

Willie nous a expliqué les dessins d’aborigènes dans la roche, leur signification, l’époque à laquelle ils ont été faits, dans quel but et ce qu’ils apportent aujourd’hui à son peuple. Au-delà du simple art pictural, c’est une véritable expérience universelle et nous prenons part à ses histoires auxquelles il nous fait participer comme dans un jeu de rôle, en nous posant des questions très personnelles.

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C’est un érudit de la nature, il nous a fait découvrir un nombre incalculable de plantes, il m’a même fait me laver les mains avec l’une d’elle. Et ça moussait encore plus que du savon ! Expérience incroyable que cette balade. Il est même allé jusqu’à jouer du Digeridoo avec son bâton de marche, nous expliquant que le son ne venait pas de l’instrument mais de lui-même. Et il a ajouté une petite note d’humour : « Voilà, comme ça, vous économiserez quelques dollars en évitant d’en acheter un »… A la fin de la balade, il attrape une branche d’arbre, ouvre une sorte de cocon et il en sort des milliers de fourmis !! Elle lui courait partout sur le corps, tentant de le mordre, alors qu’il les mangeait toutes crues !!!! Je vous raconte pas ma tronche à ce moment-là, il ne fallait pas qu’il me touche…

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Sans oublier la fameuse histoire du Capitaine Cook qui est arrivé sur leurs terres en 1770. Ils ont été chassés comme des intrus mais malgré cette triste histoire, Willie garde espoir qu’un jour une réconciliation ait lieu. Il ne peint pas un tableau tout rose sur le peuple aborigène, il nous parle même des problèmes de drogue et d’alcool au sein de certaines communautés.

En tout cas, nous avons vécu une expérience unique que nous recommanderons à qui souhaite découvrir un site aborigène et son histoire, racontée par un homme très généreux et sincère.

Demain, nous reprenons la route inverse de notre boucle puisque nous ne pouvons pas accéder au reste sans 4×4. Pour rejoindre le désert, nous avons décidé de suivre « Savannah Way », une route moins utilisée mais beaucoup plus jolie que « Flinders Hwy », mais nous devrons nous renseigner de l’état de la route avant. Croisons les doigts…

Vivre avec un cyclone

Vous avez sûrement entendu parler du cyclone qui a ravagé les îles Fiji. Il se trouve qu’il se rapproche dangereusement des côtes du QLD. Nous voulions vous faire partager cette expérience météorologique que nous ne connaissons pas en France. Ici, un cyclone est très médiatisé car le passé accuse de nombreuses catastrophes (en 2006, le cyclone Larry a ravagé le nord du Queensland). Nous nous surprenons donc à écouter les informations régulièrement car ce phénomène climatique est très instable. A l’heure actuelle, le temps est très changeant, il fait beau et un quart d’heure après il  pleut averse, le vent souffle à grandes rafales, la mer devient boueuse, les nuages passent à une vitesse incroyable et les Australiens ne parlent que de ça ! Chaque jour, nous suivons donc attentivement l’avancée de celui-ci, mais rassurez-vous lorsqu’il frappera les côtes entre Cardwell et Mackay, nous serons bien loin de ces villes.

La minute blonde

Lorsque la blonde essuie la vaisselle, elle l’essore en faisant de grands mouvements, si amples qu’elle arrive à cogner la casserole dans l’embrasure de la porte…

La blonde recharge sa Ninento DS et la batterie de l’appareil photo pendant le repas. Après avoir mangé, elle vérifie les témoins de charge et se rend compte que la batterie de l’appareil photo a fini de charger. Elle débranche une prise et me dit : « Oh, la DS a fini de charger pile poil au moment où je débranche ! ». Je lui demande alors : « Tu es sûre que ce n’est pas ta console que tu as débranchée ? ». J’avais raison…

En pleine nuit, la blonde me suit pour aller aux toilettes. Il fait nuit noire, j’ai donc pris la lampe de poche. D’un seul coup, elle s’écrie : « Ahhhh, il y a des crapauds partout, éclaire-moi !! », et elle se met à hurler d’un cri qui réveille tout le camping. Lorsque je l’éclaire, je me rends compte que ce ne sont que des feuilles qui volent dans le vent…

Lorsque la blonde ouvre un cubi de vin, le carton de l’ouverture s’en retrouve si émietté qu’il est plus simple de sortir la poche pour pouvoir se servir. La blonde m’aurait-elle devancée d’un verre ?

Tags : Aborigènes, Bushwalk, Dépaysement, Kangourous, Melbourne, Plage, Rencontres, Van

Ce billet publié le 21 mars 2010 at 7 h 35 min et classé dans QLD (Queensland). Vous pouvez suivre les réponses de cet article via le flux RSS 2.0. Vous pouvez réagir, ou créer un rétrolien depuis votre propre site.