7 avr 2010

Alice et ses merveilles…

Auteur: Mimie | Classé dans : NT (Northern Territory)

Nous voici arrivés à Alice Springs, LA ville du grand désert australien. J’ai tellement attendu ce moment, être aux portes d’Uluru qui abrite ce merveilleux rocher que j’ai vu pour la première fois en photo lors d’un cours d’Anglais au collège. Je me rappelle m’être dit à ce moment-là : « Ca a l’air trop beau ! Un jour, j’irai voir ce truc-là ! », sans trop savoir de quoi il s’agissait. Aujourd’hui, j’y suis, et c’est un sentiment fou de se rendre compte de l’endroit où l’on est.

Mais sachez que la région de Alice, comme on dit ici, regorge de bien d’autres fabuleux trésors dont nous n’avions jamais entendus parler, à savoir entre autres les MacDonell Ranges, les Olgas et le Kings Canyon. Et c’est en visitant ces lieux hors du commun que nous avons pris conscience que nous étions vraiment à l’autre bout du monde…

Alice Springs : la principale ville du « Red Centre »

En arrivant ici, je m’attendais à une grande ville au moins de taille identique à Cairns. Il n’en est rien : 20 000 habitants, mais ce nombre peut tripler pendant les vacances scolaires car c’est la seule étape vers un grand nombre de magnifiques sites dont les brochures savent vous donner envie de vous y aventurer.

Nous décidons de faire une rapide balade dans le centre ville, et nous passerons environ 2 heures à sillonner les rues du traditionnel CBD. En traversant « Todd Mall », une petite rue piétonne ravissante, puis Hartley St, nous découvrirons une ancienne prison (on se dit qu’il ne devait pas y avoir beaucoup de délinquant vu la taille…) et au bout de la rue en tournant la tête sur la droite, nous apercevons une bute avec quelques visiteurs. Absolument ignoré du Lonely Planet, ce point de vue a pourtant du mérite puisqu’il offre un panorama sur toute la ville dominée par les MacDonnell Ranges, une chaine de montagne aux couleurs flamboyantes visible de partout dans Alice.

Même si l’on a l’impression d’être en pleine civilisation, quelques curiosités nous ramènent vite à la réalité, à savoir que nous sommes en plein cœur du désert : Les « Flying Doctors », ce service de médecine mobile qui couvre les longues distances pour apporter des soins aux personnes reculées dans les terres, et la « School of Air », une école assurée par la radio, qui permet d’offrir une éducation à distance aux enfants du Red Centre.

Nous terminerons notre balade par le « Olive Pink Botanic Garden », une merveille ! Nous nous attendions à un jardin botanique comme nous en avions beaucoup vu, très vert, avec de grands palmiers et de jolies fleurs bordant un chemin goudronné. Nous serons surpris en arrivant de voir une grosse colline avec un chemin que nous cherchions, fait de marches en pierres posées naturellement, quelques fleurs épineuses, des arbres asséchés, buissonneux, de la roche rouge qui compose le relief, et un point de vue somptueux sur les MacDonnell Ranges. Le chemin pour gravir la colline est difficile, 40°, un soleil qui nous brule la peau malgré la crème solaire, un passage pas facile d’accès, mais encore une fois, comme souvent en Australie, le jeu en vaut la chandelle…

Les « West MacDonnell Ranges » : une impressionnante journée

Nous avons appris en arrivant à Alice que cette chaîne de montagne était assez touristique. Elle offre d’ailleurs une randonnée de 233km (à faire en plusieurs jours, rassurez-vous) avec des chemins pour tous les niveaux. Nous n’avons malheureusement pas l’équipement, ni le temps et surtout pas l’entrainement de nous y atteler et nous choisirons la voie pour voitures avec quelques promenades pour les randonneurs fans de petits bushwalks tels que nous. Encore une fois, on ne peut pas tellement se perdre : une seule route, et à droite, à gauche, des sites touristiques (ou pas) très bien indiqués à explorer. Ce qui est formidable, c’est que rien que la conduite est déjà bluffante ! Le soleil matinal n’est pas encore très haut dans le ciel et donne une couleur ocre orangée aux roches de ces montagnes.

Notre 1er stop sera « Simpsons Gap », rien à voir avec la série ! Il s’agit d’un trou creusé dans la roche par une rivière. Le spectacle est sans pareil, j’en suis restée bouche bée, la roche est orange, la rivière n’est pas sèche, contrairement à ce que je pensais, le sable est fin, la vent frais du matin glisse sur ma peau, le cadre est idyllique… Le jeu d’ombres donne des teintes allant parfois vers le rose, et la lumière encore timide se faufile tant bien que mal dans cette faille à ciel ouvert.

En passant, nous avions aperçu « Cassia Hill Walk », une marche d’environ 2km, 1h aller-retour. Pas de soucis, on y court ! Au bout de quelques mètres, je vois mon chéri foncer tête baissée dans une immense toile d’araignée. Je crie, heureusement il s’arrête, nous avons évité le pire. Ouf ! Nous contournons l’engin mais nous découvrirons que ce n’était que le début, le chemin étant parsemé d’embûches, des toiles pouvant parfois couvrir plusieurs mètres carrés. Nous persévèrerons tout de même jusqu’à un très beau point de vue sur les Ranges, mais arrivés au sommet, nous devrons rebrousser chemin, impossible de passer, trop de toiles… Encore un bushwalk trop peu emprunté !

Notre 2ème stop sera « Standley Chasm », un site qu’il est conseillé de visiter entre 11am et 1pm. C’est en arrivant à la fin de notre charmante et pittoresque petite marche que nous comprendrons pourquoi : la montagne forme une très haute fissure (le chiasme) que la lumière du soleil n’éclaire que pendant ces 2 heures, dévoilant la couleur flamboyante de ses parois. Sur place, beaucoup de touristes accrochés à leur appareil photo (dont mon chéri…), une mare dans laquelle barbotent de petits têtards et quelques grenouilles vertes qui se détendent. Un Australien bien attentionné nous expliquera que les petits têtards deviendront de belles grenouilles dans 6 semaines et ceci me rappellera mes cours de bio du collège…

« Ellery Creek Big Hole » fut notre 3ème stop. Très fréquenté, ce trou d’eau est gigantesque, rafraîchissant, mais infesté de mouches toutes plus affamées les unes que les autres ! L’endroit, bienque très fréquenté, est ravissant, le lac est bordé de roches et forme un étroit passage où l’eau se fait de plus en plus fraiche car à l’ombre quasiment toute la journée.

41 kilomètres plus loin, nous arrivons à « Glen Helen Gorge », un endroit somptueux mais très difficile d’accès, si bien que je rebrousserai chemin, laissant à Mox la lourde tâche d’escalader la roche pour prendre une ou deux photos histoire de me (et vous) montrer à quoi cela ressemble. Le point de vue est magnifique mais mon chéri me confirme que je n’aurai pas pu le faire tellement l’escalade fût difficile, même pour lui (il est d’ailleurs le seul à avoir tenté l’expérience car les touristes que nous avons croisés ont tous fait demi-tour !).

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons à « Ochre Pits », un site où les Aborigènes venaient se fournir en pigments pour leurs peintures rupestres. En effet, la roche est teintée de plusieurs degrés de rouge, d’orange et de jaune. Le spectacle est impressionnant mais les mouches auront raison de nous et nous retournerons au van en courant !

Bilan de cette journée : nous ne pensions pas trouver une chaine de montagne aussi riche en végétation et si peu aride dans le centre de l’Australie. Comme dirait Mox, nous avons pris notre claque ! Nous sommes enchantés d’avoir consacré une journée aux West MacDonell Ranges, ça valait vraiment le coup d’œil. Mais nous savons que l’Australie nous réserve encore bien des surprises.

Uluru : emblème tant attendu et pourtant si surprenant

Nous sommes le 1er avril (mon chéri n’arrête pas de me faire des blagues) et nous prenons la route pour Uluru. 471 kilomètres que le Lonely Planet nous promet bien monotones. Ceci confirme ce à quoi nous nous attendions : du sable à perte de vue et une longue ligne droite en guise de route, mais il n’en est rien ! Certes, le trajet est très long, mais la route nous fait découvrir une végétation sèche mais très abondante, une vue spectaculaire sur les MacDonnell Ranges et nous verrons des vaches mais aussi des émeus pour la première fois en pleine nature. Sur la route, nous apercevrons le Mt Conner, indiqué comme étant le rocher rouge le plus photographié de l’outback (là quand même, j’ai un doute…). Beaucoup de touristes le confondent avec Uluru bien qu’il ne lui ressemble en rien ! Je suis à la fois impatiente et angoissée. J’ai tellement vu Ayers Rock en photo que j’ai peur d’être déçue, je m’en suis tellement fait une montagne…

La route continue et j’aperçois tout à coup au loin le fameux rocher rouge que j’attendais tant. Je m’écrie : « Regarde, ca y est, c’est Uluru ! ». Ni une, ni deux, mon chéri s’arrête sur le bas côté et nous contemplons enfin cet emblématique rocher sacré. Un peu plus loin, nous apercevons aussi Kata Tjuta, tout aussi impressionnant.

Il paraît que le coucher du soleil sur Ayers Rock est spectaculaire ! Nous réservons donc deux nuits au « Ayers Rock Resort », un complexe regroupant un camping et des hôtels de luxe pour touristes pétés de tunes, mais nous n’avons pas le choix, il n’y a rien d’autre et le camping sauvage est totalement interdit. Nous voici donc partis au « Uluru-Kata Tjuta National Park », avec un droit d’entrée ahurissant (25$ par personne quand même pour voir un site totalement naturel…) et nous stoppons notre Mimiemox Wagon sur le site d’observation du coucher du soleil aux alentours des 5.30pm. Le soleil se couche à 6.45pm, ceci nous laisse donc 1h15 de pure contemplation.

Je dois dire je n’ai pas été déçue. C’est encore plus beau que sur les photos et malheureusement, même si Mox a un don certain pour ressortir le meilleur de ce que nous voyons, même ses photos ne rendent pas l’intensité du moment et le spectacle que nous avons vécu à ce moment-là. Le rocher change de couleur au fur et à mesure, comme par magie. C’est incroyable, j’en ai la chair de poule, je frissonne (et je peux vous dire que je n’ai pas froid !), j’ai l’impression de ressentir toute la signification spirituelle qu’il représente et je me sens totalement ailleurs. Le côté « à l’autre bout du monde » prend alors toute son importance… Et même la profusion de touristes ne peut troubler le bonheur de ce moment tant attendu.

La surprise après le coucher du soleil, c’est l’apparition d’un dingo ! Pas si sauvage que ça, puisqu’il n’a même pas attendu le départ des visiteurs pour venir chercher un peu de nourriture…

Le lendemain, nous voulions admirer le lever du soleil sur Uluru. Levés à 5.00am sans difficultés tellement nous sommes excités, nous pourrons dire que nous avons vraiment lutté pour y parvenir ! En effet, arrivés au portail d’accès au parc national, une file de voitures nous barre la route, et aucun autre moyen de passer. Nous avions déjà acheté nos droits d’entrée la veille pour nous éviter la queue le lendemain, et bien non ! Impossible de passer, il faut quand même attendre que tout le monde ait payé !!! La crise de nerf, ils vont nous faire rater le lever du soleil tous ces cons ! Heureusement, nous avons un peu d’avance et Sylvain fait ronfler le moteur du van pour atteindre le flan est du rocher en un temps record ! Ouf, enfin arrivés, nous avons pu admirer ce moment encore une fois de pur bonheur, chaire de poule au rendez-vous et appareil photo en main pour essayer de capter la douce lueur du matin.

Nous pouvons donc maintenant nous diriger vers le centre culturel où nous prendrons toutes les brochures disponibles pour faire la longue balade de plus de 10 kilomètres tout autour du rocher. Nous commençons notre marche sur le « Mala Walk », un kilomètre pour atteindre « Kantju Gorge », un trou d’eau surprenant étant donné la sécheresse environnante. C’est au départ de cette marche qu’a lieu, pour ceux qui le désirent, l’ascension du rocher, une montée abrupte de presque 2 kilomètres aller-retour. Nous sommes surpris de constater qu’il y a énormément de monde pour le faire, il y a même la queue ! Moi, ça me fait peur, et ça m’arrange bien que les Aborigènes préfèrent que nous ne le fassions pas, au moins ça me fait une bonne excuse… C’est aussi sur ce chemin que nous verrons des peintures aborigènes sur le rocher ! Première découverte, il ne s’agit pas juste d’un bloc de pierre de sable au milieu de nulle part, c’est aussi un site sacré et culturel… Deuxième constat, Uluru regorge de cavités, de rochers éparses tombés à cause de l’érosion et d’une végétation abondante et parfois très verte !

Nous poursuivons notre route et bifurquons sur « Base Walk », une boucle de plus de 10 kilomètres ! Nous faisons donc le tour du rocher sous un soleil de plomb avec chapeau, crème solaire, bouteilles d’eau et moustiquaires ! Carole, c’est décidé, nous lançons la mode en rentrant ! Et oui, les mouches sont particulièrement agressives ici, elles ne cherchent qu’une chose : accéder à nos yeux, nos oreilles et notre nez ! Allez savoir pourquoi…

Le spectacle nous fait découvrir le rocher comme nous ne l’imaginions pas, de gros trous béants s’ouvrent à nous, les parois sont rugueuses et chaudes au soleil mais glaciales à l’ombre, avec parfois une douce brise pour nous faire respirer… Il est tout de même interdit de photographier certaines parties du rocher qui sont sacrées aux yeux de la communauté aborigène Anangu.

Nous ferons aussi un petit détour sur « Kuniya Walk », un trou d’eau assez important. Et si vous cherchez des trèfles à 4 feuilles, ne cherchez plus, ils sont ici ! Il n’y a même que ça. C’est aussi sur ce chemin nous pourrons admirer quelques magnifiques peintures rupestres. Une pancarte nous indique qu’il est difficile d’en tirer une signification, même les aborigènes sont hésitants et finissent pas dire que ces dessins ont une signification surtout pour les artistes qui les ont fait.

Nous finirons le tour du rocher par « Lungkata Walk », toujours aussi impressionnant. Mais la balade commence à être longue et il me tarde d’apercevoir le van, surtout qu’il est 1pm, nous commençons à avoir sérieusement faim, d’autant plus après une longue marche comme celle que nous venons de faire. A l’issue de la balade, nous avons fini notre boucle, retour au point de départ et nous découvrons que l’ascension du rocher a été fermée : trop de vent !

Mais Uluru, qu’est-ce que c’est ?

Tout d’abord Uluru, c’est le nom aborigène donné au rocher rouge en plein cœur de l’Australie. Ayers Rock est son nom anglais. Sachez qu’il mesure 3,6 kilomètres de long et s’élève à 348 mètres au-dessus du sol (867 mètres au-dessus du niveau de la mer). C’est un site qui appartient aux Aborigènes de la tribu Anangu.

L’ascension du rocher n’est pas interdite mais il est préférable de ne pas le faire pour plusieurs raisons : tout d’abord, comme je l’ai déjà dit, c’est un site sacré, vous comprendrez donc que les Aborigènes n’apprécient guère que nous gravissions leur rocher et aimeraient que leur volonté soit respectée ; ensuite, pour des raisons de sécurité, il y a déjà eu 35 morts et une multitude de blessés, la montée est abrupte et très dangereuse (elle est d’ailleurs fermée lors de grands vents, de pluies et de trop fortes chaleurs) ; enfin, pour des raisons géologiques, marcher sur le rocher l’abîme et les traces de pas changent son aspect. Vous me direz, pourquoi ne pas interdire carrément l’ascension ? Tout simplement parce qu’ils savent très bien que de toute façon, les visiteurs ne pourront s’empêcher de le faire, donc autant essayer de sensibiliser plus que d’interdire.

Petite anecdote

Beaucoup de touristes emportent avec eux un « souvenir » de leur passage à Uluru : des cailloux, du sable, une plante… Le plus drôle, c’est que la plupart d’entre eux sont pris de remords et renvoie un colis contenant leur larcin aux rangers d’Uluru avec une lettre d’excuse. Certains le renvoie parce qu’ils ne savaient pas que « ce qui est à Uluru appartient à Uluru », et qu’il est formellement interdit de prendre quoi que ce soit sur le parc national ; d’autres sont superstitieux et pensent être touchés par le malheur à cause de leur vol. Ce qui est sûr, c’est que nous ne tenterons pas l’expérience.

Bonus

Voici une petite galerie photo du rocher du coucher au lever du soleil sous le même angle. Ceci vous fera prendre conscience à quel point le spectacle est impressionnant et vous verrez toutes les couleurs par lesquels Uluru peut passer. C’est incroyable de ce rendre compte que chaque photo est différente et que c’est pourtant exactement le même sujet mais à quelques minutes d’intervalle.

Kata Tjuta : tout aussi captivant qu’Uluru et pourtant si peu connu

Le coucher du soleil d’Uluru nous a tellement impressionné que nous avons décidé d’aller voir celui de Kata Tjuta (Mont Olgas en Anglais), terme aborigène qui signifie « plein de têtes », en référence aux 36 dômes de roche qui composent le site. Je dois dire que le spectacle est à couper le souffle. Tout comme Uluru, Kata Tjuta passe par toutes les nuances de rouge, d’orange, de violet pour finir au noir. Je vous laisse admirer…

Après une nuit reposante et très fraiche, bercée par le chant angoissant mais mélodieux des dingos qui déchirent la nuit tels des loups se répondant, nous nous levons le lendemain matin sous un soleil toujours aussi brûlant, très haut dans un ciel plus bleu que jamais. La route qui nous sépare de Kata Tjuta est un peu plus longue, une cinquantaine de kilomètres environ, mais qui offre de magnifiques points de vue aussi bien sur les Olgas que sur Ayers Rock.

Une balade assez difficile nous attend, rien à voir avec le chemin accessible aux fauteuils roulants d’Uluru. Les pierres sur la route et même l’escalade nous auront donné du fil à retordre, mais le jeu en valait la chandelle. « The Valley of the Winds Walk » est une boucle de 7,4 kilomètres qui nous fait monter presque au sommet de ces dômes. Encore une fois, le site est sacré, il est donc interdit de sortir du chemin tracé (qu’on cherche parfois, heureusement qu’il y a des flèches pour nous aider). La balade nous fait d’abord passer au cœur de ces imposantes formations rocheuses, puis nous nous promenons dans la vallée qui borde ces dômes. Nous sommes bluffés de découvrir une marche totalement différente de celle d’Uluru. C’est hallucinant, la roche est toujours aussi cuivrée et prend même parfois des teintes rosées. La végétation est toujours aussi abondante même si totalement différente, et il y a même des fleurs, sortes de pompons violets, qui bordent notre sentier ! Nous nous surprenons à écouter le vent souffler sur les roches, et nous nous sentons si petits au milieu de ces dômes. Le plus haut d’entre eux dépasse Uluru de 200 mètres, vous imaginez !

Nous n’en avons pas assez ! Allons faire « Walpa Gorge Walk », une promenade de 2,6 kilomètres, nous avons encore le temps et de l’énergie à revendre ! Un chemin beaucoup plus facile nous mènera directement à une gorge où la lumière n’a pas encore chauffé l’eau, il faudrait attendre l’après-midi pour que le soleil pénètre. Il fait frais à l’ombre, c’est agréable après la longue promenade du matin sous ce soleil tropical. Une petite pause et nous prenons la route direction Kings Canyon !

Kings Canyon : Peur du vide ? Accrochez-vous !

Ahhhhhh, Kings Canyon, j’ai vraiment l’impression de me répéter et d’être à cours de superlatifs dans ce billet, mais l’endroit est encore une fois absolument fabuleux ! On nous avait prévenu, « Kings Canyon Rim Walk », c’est pas une promenade de printemps. Et nous avons compris dès le début que la route serait longue et difficile, un escalier naturel très abrupt de plus de 100 mètres de hauteur nous tendait les bras ! Allez, on y va, on est courageux, on commence à avoir de l’entrainement après tout. Le circuit consiste à contourner le canyon. La route est donc vertigineuse, aucune barrière ne protège les touristes, tout est à l’état naturel.

Une fois en haut, nous avons une vue splendide sur toute la vallée qui entoure le canyon. On continue la marche sur une espèce de grand plateau de plus de 3 kilomètres de long, une végétation particulièrement verte est présente. C’est fou, nous sommes au bord d’un canyon et il y a des arbres et des buissons qui poussent dans la roche !

Le chemin est rude, escarpé, nous fait parfois longer des petits rebords abrupts, et les sensations sont au rendez-vous. Des points de vue sur cette immense faille sont à couper le souffle, et je pense que les photos parlent d’elles-mêmes ! Certains accès me donnent le vertige et je me force à regarder droit devant moi sur les passerelles. Les murs de roche sont parfois lisses, parfois rugueux, couvrent une large gamme d’oranges, et certaines formations témoignent de l’incroyable phénomène géologique qui nous entoure.

A mi-chemin de notre parcours, se trouve le jardin d’Eden, une piscine naturelle où quelques touristes se baignent, pendant que d’autres pique-niquent. Nous ne ferons que marquer une pause pour admirer l’endroit et profiter de l’ombre que prodiguent les nombreux arbres.

Il nous reste encore 3 kilomètres à parcourir et j’avoue que ce fût très difficile pour moi, d’autant que je ne suis pas une grande sportive… La chaleur est harassante, mes jambes flageolent, j’ai faim, j’ai soif (nous n’avons pas assez d’eau pour aller jusqu’au bout, il faut l’économiser et mon chéri se sacrifiera pour moi), j’ai hâte d’en voir le bout. Mais bon, c’est pas tous les jours qu’on peut arpenter un canyon !

Le dernier kilomètre sera une libération, en voyant au loin le van sur le parking. C’est peut-être idiot, mais ça motive ! A l’arrivée, nous nous jetons sur le robinet d’eau potable, nous soufflons un grand coup, cette fois, ça y est, on est rincés !

Nous repartons de Kings Canyon après un petit piquenique, si bien que nous allions oublier une autre balade à quelques kilomètres de là : Kathleen Springs. J’avoue que je n’ai plus trop envie de m’y remettre, mais Mox est insistant… Allons-y… Après tout il n’y a que 2,6 kilomètres aller-retour. Malheureusement, même si la promenade est mimi comme tout, après Kings Canyon, ça reste bien fade ! Et puis au final, tout ça pour débouler sur un pauvre trou d’eau avec des barrières pétées, des mouches partout, et personne à plusieurs kilomètres à la ronde. Il fait trop chaud, on en peut plus, on fera le chemin du retour au galop. Mais bon, comme dit mon chéri, ça c’est l’Australie, c’est l’extrême, avec des trucs qui piquent, du soleil qui brûle, cette sensation étrange d’être seul au monde, dans un décor lunaire.

En revenant de la balade, c’est la cerise sur le gâteau, le Mimiemox Wagon aussi n’en peut plus, et ne veut plus démarrer… On sera obliger de retourner le lit pour accéder à la batterie au fond des coffres, en priant le ciel pour ne pas rester bloquer là… Et le miracle s’accomplit, nous repartons, direction Alice, retour à la case départ, avec en prime un coucher de soleil de toute beauté (pour changer) sur le désert…

Un long billet, qui aurait mérité d’être découpé en plusieurs petits… Mais internet dans le désert, c’est un peu comme une baleine dans un étang, c’est rare. Il faut dire que celui-ci a une certaine importance à nos yeux, puisqu’il marque une véritable étape dans notre voyage, comme un passage obligatoire de tout voyageur en Australie.

Il amène aussi une conclusion assez étonnante, celle de se rendre compte que chaque site a toute son importance, et qu’il n’y a pas de chose plus importante que d’autres à voir ici, car toutes les marches furent totalement différentes et incroyablement chargées en émotions. Il reste encore des choses à voir et à faire dans le coin, mais la nécessité d’avoir un 4×4 nous limite énormément dans les prochains choix, car cela signifie excursion, chose pas donnée dans les environs… On verra bien.

En tout cas, une chose est sure, c’est que Maman sera ravie d’apprendre que nous avons prélevé un peu de sable rouge pour sa collection, il n’y a plus qu’à espérer qu’on nous pique pas le Van entre temps !

Quelques jours de repos après ces moments intenses, en nous reprendrons la route pour le Nord, direction Darwin, en passant par parc national qui, on l’espère, tiendra ses promesse : Kakadu National Park.

La suite au prochain épisode…

La minute blonde !

L’heure du crépuscule arrive, la blonde se tient prête à admirer le coucher du soleil sur Kata Tjuta. Le spectacle est éblouissant et la lumière disparaît peu à peu. En revenant au van, la blonde retire machinalement ses lunettes de soleil et s’étonne : « Oh, on voit vraiment mieux sans les lunettes de soleil ! ». Et oui, la blonde avait oublié de les retirer pendant le spectacle.

La blonde décide de me faire prendre un raccourci dans le camping pour rejoindre la cuisine de camp. Arrivés au bout du raccourci, elle se rend compte qu’elle m’a, en fait, emmené à l’autre bout du camping, bien loin de la cuisine… Trop forte la blonde !

La blonde est d’humeur serviable et décide de me faire griller des toast pour le petit déjeuner. Plusieurs minutes plus tard, je vois une fumée noire et opaque sortir du grille-pain : et oui, la blonde a oublié les tartines !

Nous arrivons à notre emplacement au camping et la blonde voit un jet d’eau. Elle s’étonne : « Oh non, encore une fuite d’eau ! ». Elle se rend compte un peu plus loin que ce n’est que l’arrosage automatique.

La blonde porte sa moustiquaire sur la tête. Forcément, quand elle décide de prendre sa pilule, ça ne passe pas ! Et oui, il faut retirer la moustiquaire, c’est plus facile.

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11 réponses à “Alice et ses merveilles…”

  1. maya89 Dit :

    salut à vous les ptits loups vraiment super toutes ces photos,je crois que c’est l’une de vos étapes parmis les plus belles . Je constate avec un grand plaisir que vous allez bien vous avez un beau hale surtout Mimie qui je n’en doute pas doit profiter du moindre rayon de soleil ; Mais attention c’est pas très bon pour la santé. Je vous bises très fort tous les 2 et à bientot les ptits loups !!!

  2. m@d Dit :

    :p

    Merci à vous!!! Oui merci car le soir en rentrant je me brule les rétines avec vos photos comme ça dans le train j’ai juste à fermer les yeux pour m’y croire c’est toujours imprimé!! Doublement efficace comme en ces jours des grèves ou plutôt cette semaine de grève lol

    bisous :x

  3. m@d Dit :

    hmmm :* au lieu de :x :p :D XD

  4. LN Dit :

    Très long article qui permet de faire une belle pause dans cette journée pluvieuse !

    Les toujours très belles photos + le texte très bien écrit = vous m’avez embarqué pendant quelques minutes à l’autre bout du monde ;) Merci !

  5. monique et jacky Dit :

    Bonjour, je n’écris pas souvent mais nous nous régalons de vos récits et surtout de vos magnifiques photos, cela me ramène quellesques années en arrière ou nous attendions tant ce genre d’articles, cela doit remuer les tripes à quelqu’un ( il va se reconnaître). Attendons la suite de votre parcours avec impatience, profitez en bien , pensons bien à vous. Grosses bises. ps: au cas, vous savez ou trouver du sable d’ULURU.

  6. viviane Dit :

    Et oui je vais encore me répéter mais que c’est beau!!!photos toujours aussi belles et récits toujours autant interressants et bien écrits: on s’y croirait comme dirait Nadège on n’y est pas mais on voyage quand meme grace à vous!!!Je remercie les nouveaux arrivés sur le blog pour leurs commentaires car je sais que nos deux australiens sont en quète de nouvelles ,et en plus vous etes forcément plus neutres que nous!!!
    ceci dit, neutre ou pas il faut reconnaitre qu’on voyage à moindre frais grace à Mimie et Mox !!!
    L’australie de mes souvenirs c’est ce que vous nous faites découvrir en ce moment….une terre rouge et le mont uluru…Continuez à vous éclater et à nous faire rever… GROS KISSS AUX AMIS DES KANGAROOS

  7. Al Dit :

    Bon ben là
    “What’s a wonderful world”……..me vient en tête….
    Je vous relirai tranquilos demain, mais force est de dire que vous roxxez les Loulous…
    Ici all is right et les prémices du printemps se font sentir.
    We love you les Loulous

    Al’s family qui roxx en attendant la 1/2 finale contre L’U.S Quevilly(oui je vous tiendrais au courant)

  8. kikie Dit :

    Je suis en pleine hallucination et je peux vous assurer que ce n’est pas à cause du soleil marnais (d’ailleurs c’est grace à vous que je me souviens qu’il existe encore, non Nicoletta il est pas mort le soleil in Australia lol)
    Alors petit résumé, le décor de rêve à la Out of Africa, c’est fait; le romantique soleil couchant sur une vue imprenable, c’est fait, le dépaysement total, c’est fait; l’histoire d’amour, c’est fait aussi!
    Bon et bien j’ai envie de dire tout ce que je vous dis (écris) à chaque billet, oh et puis non, vous savez… Moi je suis en plein dans les cartons et la seule chose que j’admire c’est le chantier qui règne chez moi pendant que d’autres tentent de déchiffrer les peintures aborigènes! Cherchez l’erreur
    Allez j’attend avec impatience la suite de vos aventures qui je le sais déjà seront à la hauteur de mes espérances!!!!
    Nous vous embrassons bien fort
    MOUAHHHHHHHHH

  9. Bidru51 Dit :

    Coucou Les Zamoureux :lol:

    C’est de plus en plus beau, les photos sont à faire pleurer, et c’est tellement bien écrit que j’ai oublié d’aller travailler…
    J’y vais
    Gros Bisous

  10. Riku Dit :

    Coucou!
    Encore un billet merveilleux et des photos extraordinaires! Uluru est vraiment impressionnant, on doit vraiment se sentir tout petits devant un tel spectacle… Je viens de regarder à nouveau toutes les photos et il y a autre chose d’impressionnant : Les couleurs que vous avez prises! :O
    Vous êtes noirs!!!
    Comme Mad je consulte souvent le blog dans le train et sur ce dernier billet ma voisine m’a interpellé : “excusez moi, mon regard a été attiré par ces photos, c’est le grand canyon?” ^^
    Euh… c’est rouge mais non… lol

    Encore merci de nous faire voyager avec vous…

    Bisous les amis @ bientôt!!

  11. fannette Dit :

    Coucou les zamis, je me suis couchée hier en ayant lu le début du billet, cette nuit j’ai révée que j’étais avec vous (véridique) et ce matin je termine le billet avec encore plus plein les yeux et une surprise…il y en a un nouveau, vite, vite,
    je continue le chapitre suivant ;)
    Je me croirait dans un roman ;) bizoo merci pour le voyage pas cher comme dit vivianne ;)

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