2 nov 2010

3 mois plus tard…

Auteur: Mox | Classé dans : Vie Quotidienne

Il y a un an, nous vadrouillions dans les rues de Sydney, excités par l’installation dans notre appartement de Surry Hills. Ca nous semble bien loin tout ça… Et après avoir écumé grèves et autres joyeusetés à la française, un constat s’impose: le retour est bien plus rude que ce que l’on imaginait.

Que s’est-il passé en 3 mois?

Dès notre arrivée sur le territoire français, la priorité était de retrouver un chez-nous. Nous squattions chez nos amis Damien et Cindy, et nous les remercierons jamais assez de nous avoir hébergé durant ces deux semaines et demi. Le 10 août, après avoir mis les bouchées doubles pour trouver un appart (pas fastoche quand tu rentres de l’Australie, que t’as pas de fiche de paie… mais pas impossible, la preuve), et un déménagement improvisé (encore merci les loulous), nous étions chez nous, à Melun, dans le 77, et on pouvait enfin poser notre cul dans notre canapé, car après 10 mois passés dehors, ça fait du bien!

S’ensuit la reprise du taf d’Emilie, et pour pimenter l’action, une p’tite grève tiens! Ravie la Mimie!

Pourquoi?? Mais pourquoi est-ce si difficile??

La réponse est simple: pendant un an, nous avons vécu chaque jour, chaque minute importait. Depuis que nous sommes rentrés, le temps file, à une allure effrénée, et nous ne le retenons pas! Nous faisons tout pour qu’il passe, pour essayer de vivre les quelques heures de repos qu’on a. Et quand on les a, on ne fait rien, on se repose. On se fait chier! Voilà tout! Et elles sont bien loin les balades dans le bush, les sorties en pleine nature, les baignades dans l’océan.

Remarque, il faut l’avouer, l’être humain est très fort pour se lasser de tout. Quand on voyage, on se lasse de voyager, et le canapé nous manque. Et quand on végète? C’est le voyage qui nous manque! Va falloir jongler un peu pour s’amuser, car en ce moment, le voyage commence à nous manquer sévère!

En tout cas, la décision était prise bien avant de rentrer: Paris, c’est fini. Pourquoi? Parce que passer 2h par jour dans les transports, c’est trop (Ça fait 10h par semaines, une journée entière par semaine sacrifiée, et ça, c’est quand ça fonctionne, parce que les transports français, c’est pas la même qu’à Perth), parce que la mer nous manque trop, et on s’en est rendu encore compte ce weekend, en la voyant la mer (qu’est ce qu’elle nous avait manqué!), parce que l’humeur ici est au plus bas, et que tout le monde tire une tronche de six pieds de long, parce que c’est cher, parce qu’on ne profite de rien, parce qu’on étouffe, parce qu’il y a bien trop de parce que pour être heureux.

C’est vrai qu’en rentrant, nous étions blindés de courage, qu’on avait envie de tout briser, mais il a suffit d’allumer la télé, regarder les infos, écouter ses voisins, ses proches, reprendre le rythme, pour réaliser, et déprimer un bon coup. On a l’impression depuis que nous sommes rentrés que c’est la merde, partout, que rien ne va, qu’on court à notre perte, qu’il faut avoir peur de l’avenir. Oui c’est ça, on nous vend la peur tous les jours, et du coup, on a peur. Pourtant, on a une chance incroyable de vivre ici, de naître ici.

En rentrant, on avait dans l’idée de monter notre entreprise, d’avoir notre commerce, de distribuer des sourires en vendant nos produits, comme le font la majorité des commerçants. On ne veut pas faire fortune, on veut juste vivre normalement, et être heureux. On recherche le coup de cœur pour une région afin de s’y installer, et aller au bout de notre projet. Les idées se bousculent en ce moment, et c’est tant mieux, tant qu’il y a de l’idée, il y a de l’avenir, mais la priorité reste de fuir. C’est terrible d’en arriver là, avoir envie de “fuir”, et pas juste s’installer ailleurs.

Souvent, on ressasse l’Australie, on saoule beaucoup nos amis avec ça, et on a parfois très envie d’y retourner, de vivre dans une ville telle que Perth, où les gens prennent le temps, où tout marche, où les regards se croisent sans que la gène s’installe. C’est à tel point que nous nous sommes penchés sur les formulaires pour vivre là bas. Oui oui! Mais bon, on ne se fait pas trop d’illusions, c’est difficile d’avoir la nationalité australienne, et puis on ne désespère pas ici, on se bat, du moins on essaye. Chaque jour est un petit combat pour notre bonheur à venir, mais on y croit.

Ce qui nous manque de l’Australie? La liberté. On était libres comme l’air, rien ne nous retenait, on vivait le présent, pas le passé, ni l’avenir, juste le présent, et on s’extasiait de choses simples. Le soleil aussi nous manque, un an de soleil pour recharger les batteries, il faut croire que ce n’était pas assez! L’Australie est aujourd’hui un vague souvenir, une expérience lointaine (on a l’impression que ca fait 10 ans qu’on est rentré) qu’on se vente d’avoir vécu.

On nous le reproche souvent d’être en quelque sorte “rentrés”, et de suivre la file, de faire comme tout le monde. Rien que ce blog en est la preuve, puisqu’en 3 mois, ce billet a été plus que réclamé: imposé. C’est un joyeux contrepied de nez quand on y pense, puisque avant de partir, tout le monde refusait ce départ et cette distance, qu’on vendait comme amoindrie par le contact plus régulier qu’on aurait avec tout le monde. Aujourd’hui, à quelques kilomètres, on nous demande d’être aussi présent qu’on l’était là-bas, alors qu’on vit une vie où l’on a rien à raconter. On a de nouveau le téléphone, toujours nos emails, et surtout notre appart pour accueillir n’importe qui, et pourtant, on a tout de suite remarqué que le retour est aussi difficile pour nous que pour nos proches, qui ont du mal à nous voir “rentrés”. Petit à petit, la réalité refait surface, et le temps fait son œuvre.

En tout cas, ce qui nous avait manqué, c’était la bouffe, et il faut dire qu’on a vite repris nos 10kgs perdus là-bas! Ces 3 mois furent une orgie de fromages, charcuteries et vins. Nos visites à la famille et les amis n’ont rien arrangé, quel bonheur! Que c’est bon!

Ce blog aura engendré la naissance d’un site web (nous attendions de le lancer pour de bon avant de clore notre blog), un travail acharné pour redorer le blason de la blonde, que vous avez adorée, adulée, et réclamée tout au long de cette longue aventure, et qui n’est pas prête de s’éteindre! La blonditude est désormais une réalité, à vous de la faire vivre, comme nous avons fait vivre cette histoire durant une année complète. Je vous laisse découvrir par vous-même:

http://www.blonditude.fr/

Voilà, c’est fini, nous vous remercierons jamais assez de nous avoir suivit tout au long de cette superbe aventure, car ce blog n’aurait rien été sans ses lecteurs, qui nous ont bien souvent redonné le sourire, et l’envie de partager ce voyage qui nous a fait vibrer comme jamais.

Et si toi, petit visiteur hasardeux, tu tombes sur ce site à la recherche d’infos sur l’Australie, FONCE! Qu’est ce que tu fais encore ici???

4 réponses à “3 mois plus tard…”

  1. Al Dit :

    Salut les Loulou’s
    Il semble aussi que ce soit mon dernier post sur ce site puisque tout a une fin..Tout à une fin ? Non pas vraiment car il reste et restera toujours dans nos coeurs et dans nos têtes votre periple en Australie.
    Ce periple nous l’avons vécu avec vous, nous avons eu des frissons avec vos lectures, des sourires bienheureux avec vos photos, et des larmes de bonheur en vous entendant le dimanche matin..
    Merci à vous pour ce que vous nous avez fait vivre par procuration

    Bises les Loulou’s

    Al’s family qui roxx du 10 km.

  2. tata Dit :

    En tout cas, j’ai filé l’adresse de ton site 3 fois à 3 personnes qui partaient soit s’installer soit voyager là bas …
    Les 3 m’ont renvoyé un mot en me vantant la qualité du blog et des infos qu’ils y ont trouvées.

    ++ les voyageurs

  3. maya89 Dit :

    Tout à fait par hasard que je lis votre billet de début novembre 2010, je voulais revoir quelques photos et vidéos en tous les cas un grand merci à vous deux pour tout ce que vous avez partagés avec nous tous… De gros bisous de la part de mémère, de maya, et de moi aussi!!!

  4. fannette Dit :

    de meme je tombe sur le blog australien par hasar . bonne route les zamis

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